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Lettre ouverte sur le logement à Toulouse

par Martine MARTINEL

 
 

Les tensions actuelles auxquelles sont confrontés une grande majorité de nos concitoyens (hausse des loyers et des prix du foncier, fort déficit de logements sociaux) exigent une mobilisation prioritaire afin que le droit au logement devienne une réalité.


A cet égard, la politique actuelle menée par la majorité de droite, tant au niveau national qu’à Toulouse, me paraît bien en deçà des enjeux auxquels nous sommes confrontés en tant qu’élus.

 

Logement social

Malgré les annonces Borloo, le rythme réel de constructions ne s’élève pas significativement. De plus, l’appellation « logement social » regroupe différentes catégories de logements, du logement intermédiaire au logement pour les plus démunis. Je souhaiterais que la Mairie ne se limite pas à l’utilisation des dispositifs permettant de créer des logements à loyers intermédiaires (PLS). Les prêts types PLUS et PLAI permettent une offre de logements destinés aux personnes dont les revenus sont plus modestes. Une ville comme Toulouse se doit de les utiliser pour créer des logements accessibles à tous.

 

D’autre part, pourquoi ne prendre des engagements que pour les futures ZAC ? Il ne suffit pas d’afficher un quota de 30 % de logements sociaux dans les ZAC pour assurer la mixité sociale dans tous les quartiers. En les concentrant dans les ZAC, on se prive de créer des logements sociaux ailleurs dans Toulouse.

 

Il est par ailleurs scandaleux que l’OPAC souhaite vendre certains de ses logements sociaux, ce qui réduit d’autant un parc social déjà insuffisant.

 

Enfin, je souhaite rappeler que la Mairie de Toulouse n’a pas donné suite à la demande du Conseil Général de surseoir aux démolitions GPV tant que les reconstructions n’ont pas pris leur rythme de croisière. Dans les conditions actuelles, les tensions sur le marché s’en trouvent de ce fait aggravées.

 

Nicolas Sarkozy a proposé un droit au logement opposable… aux collectivités locales. Ce qui suppose une disparition pure et simple de l’Etat dans la politique du logement. Qu’en pense la Mairie en tant que collectivité ?

 

Logement écologique

C’est désormais une question de survie, et un enjeu très fort pour le pouvoir d’achat des toulousains. En renonçant à la dette zéro, on pourrait réaliser un plan de passage progressif à la haute qualité environnementale sur toute la ville et non pas seulement sur les futures ZAC.


Logement privé

Le logement privé ne joue plus son rôle de parc social « de fait », compte tenu des effets de la spéculation immobilière et d’une politique du logement inadaptée (amortissement de Robien).

 

La Mairie doit enfin agir pour que des milliers de logements vides, dont on a la connaissance grâce à la taxe mise en place par Martine Aubry, soient remis sur le marché. Cela va de pair avec une lutte déterminée contre l’habitat indigne. Il serait bon à cet égard d’aller au-delà des opérations ponctuelles (type Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat) et de mettre en œuvre une politique générale afin de rechercher les propriétaires, leur proposer les aides existantes (que la Mairie peut bonifier) et les convaincre de relouer leurs appartements.

 

Par ailleurs, la question des discriminations au logement dans le parc privé n’est nullement abordée à ce jour. On pourrait imaginer des actions en lien avec la FNAIM par exemple.


Logement étudiant

Où en est-on ? La Mairie peut-elle se contenter de seulement proposer des terrains ? Les 100 000 étudiants qui contribuent largement à la vie économique, culturelle et scientifique de notre ville ne méritent-ils pas davantage d’efforts de la part de notre collectivité ?


Lutte contre l’étalement urbain

Un récent rapport pointe Toulouse comme le modèle même de l’étalement urbain nuisible à l’environnement et coûteux pour la collectivité. Le PLU prévoit une augmentation possible de la densité. C’est une décision courageuse si elle est réellement suivie de faits et dont nous devrons suivre précisément les évolutions.

 

Mais il convient d’être cohérent : on ne peut pas, comme le fait le Maire de Toulouse, dire que l’on est contre la périurbanisation à outrance, et ensuite vouloir la favoriser en prônant par exemple « le grand contournement » de Toulouse qui agrègerait des zones d’habitation autour de lui (cf. sa déclaration lors du forum MPS sur les transports).

 

Gens du voyage

A ce jour, la Ville de Toulouse ne remplit toujours pas ses obligations légales. Aussi, tant que ce n’est pas le cas, les dispositifs d’évacuation des stationnements illicites ne sont pas applicables (l’un conditionne l’autre dans la loi). Que compte faire la majorité municipale pour que Toulouse respecte enfin la loi ?

 

SDF

Les situations de mendicité collective ne peuvent être traitées que par un travail de partenariat étroit entre mairie, services sociaux, associations, commerçants, police.

 

L’attitude très dure de la Mairie qui assimile détresse humaine et criminalité est inadmissible. Elle vise les sans papiers (demande d’expulsion immédiate de la rue des Lois) et les autres personnes en situation de précarité (arrêté anti-camping, délégation à la lutte contre la mendicité agressive) sans proposer de solutions pour abriter ces personnes en grande difficulté. On peut noter à ce sujet l’ouverture tardive de la halte de nuit qui doit accueillir les grands précaires : suite à la vente du bâtiment qui les abritait l’an dernier, comment se fait-il que les travaux nécessaires à l’ouverture de nouveaux locaux avenue de Lyon aient été entrepris aussi tard, reportant l’ouverture du bâtiment en décembre ?

Tag(s) : #Groupe socialiste municipale de Toulouse

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